MEDIAS : Industrie : le déclin est enrayé mais la situation reste fragile
Après les années noires post-crise de 2008, l’industrie française a connu un net rebond en 2017. Mais cette embellie marque le pas.
2017, une année faste pour les usines hexagonales : davantage d’ouvertures de sites que de fermetures (une première en 10 ans), des créations de postes (15 000 emplois nets), et des investissements en hausse. Mais en 10 ans, la France de l’industrie a tout de même perdu plus d’un demi-million d’emplois et la part du secteur dans la richesse nationale ne cesse de reculer. D’ailleurs, l’embellie observée depuis un an et demi a commencé à marquer le pas fin 2018.
Un contexte incertain
Les raisons de ce ralentissement sont multiples : les menaces de guerre commerciale, le ralentissement de la croissance française, l’impact de la crise des gilets jaunes ou encore les inquiétudes sur le Brexit.
France Industrie, l’organisation professionnelle qui représente le secteur, met en avant d’autres problématiques plus structurelles : un déficit de compétitivité lié, selon elle, à la persistance d’impôts de production qui pénalisent le secteur, même si France Industrie reconnaît que le différentiel de fiscalité avec le concurrent allemand s’est nettement réduit et que les marges des entreprises sont désormais à peu près équivalentes.
Cela dit, la compétitivité internationale n’est pas qu’une histoire de coût mais aussi d’innovation, de qualité. En fait, l’enjeu c’est de monter en gamme. À l’export, les produits français sont vus comme trop chers au regard de leur qualité.
Les défis à venir
L’enjeu pour l’industrie c’est aussi de se préparer aux changements technologiques et sociétaux : numérisation, intelligence artificielle mais aussi la transition écologique qui va, en particulier, avoir un impact sur l’industrie automobile. Les ventes des voitures diesel ont déjà commencé à chuter en France. Dans l’absolu, cela affecte 35 000 emplois en France. Sur ce chiffre 10 000 à 15 000 emplois risquent de disparaître d’ici 2020.