[La Correspondance Economique] Guerre commerciale : France Industrie « défend la désescalade » et appelle à surveiller les flux chinois
La Correspondance Économique revient sur l’audition parlementaire d’Alexandre Saubot du 15 avril 2025.
Lors de son audition à l’Assemblée nationale, Alexandre Saubot, président de France Industrie, a abordé la situation géopolitique actuelle et ses répercussions sur l’industrie européenne. Face à la guerre commerciale menée par les États-Unis, il a réaffirmé que France Industrie se positionnait fermement pour la désescalade des tensions commerciales, soulignant que l’Europe ne devait pas céder à la tentation de répliquer systématiquement par des mesures similaires.
« France Industrie défend la désescalade », a-t-il déclaré, en ajoutant : « On ne peut pas dire que les droits de douane sont mauvais et vouloir faire la même chose. »
Pour lui, l’objectif devrait être de retourner à une situation d’équilibre commercial avant les tensions initiées par l’administration Trump, avec une stratégie négociée plutôt qu’une confrontation frontale. Toutefois, il met également en garde contre un autre risque majeur : la réorientation des flux commerciaux chinois vers l’Europe, notamment en réponse aux surtaxes américaines.
« Le principal risque pour l’industrie européenne, c’est la réorientation des flux en provenance de Chine. »
Afin de répondre à cette menace, le président de France Industrie a recommandé un suivi renforcé des flux commerciaux, avec des mesures de sauvegarde immédiates en cas de besoin :
« Si nécessaire, il faudra taper un peu fort au début pour ensuite ajuster. »
Dans un autre volet de son intervention, Alexandre Saubot a sévèrement critiqué le projet de loi de finances 2025, qu’il juge particulièrement défavorable à l’industrie française. Selon lui, le budget, bien qu’existant, n’apporte aucune réponse concrète aux besoins de compétitivité des entreprises industrielles.
« Le seul mérite de ce budget, c’est d’exister », a-t-il fustigé, dénonçant notamment la réduction du crédit impôt recherche (CIR), l’écrêtement des allègements de charges, ainsi que la hausse de l’impôt sur les sociétés, qui affecte surtout les entreprises produisant en France.
Il a aussi insisté sur la nécessité de revoir cette orientation budgétaire pour le budget 2026 :
« Si l’on veut vraiment réussir la réindustrialisation, le budget 2026 devra changer d’orientation. »
En somme, Alexandre Saubot a réitéré que pour préserver la compétitivité de l’industrie européenne, il était indispensable d’adopter une politique plus équilibrée, prenant en compte les défis commerciaux internationaux et les besoins spécifiques du secteur industriel face aux contraintes fiscales internes.