Aller au contenu

[BFM TV] Perrine jusqu’à minuit

Alexandre Saubot était l’invité de Perrine Storme sur BFM TV le 8 avril dans l’émission Perrine jusqu’à minuit. Le président de France Industrie s’est exprimé sur les récentes tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne, et les craintes que suscitent les potentielles hausses de droits de douane décidées par Washington.

Dès le début de l’entretien, Alexandre Saubot a exprimé son inquiétude face à cette situation : « Catastrophé, jamais. Mais inquiet, oui. » Il a évoqué une « phase d’incertitude » « tout le monde se demande ce qui va se passer », soulignant que les chaînes de valeur intégrées entre les deux continents rendent ces mesures particulièrement complexes et contre-productives : « Entre deux pays développés, alliés et partenaires historiques, ça n’a honnêtement pas beaucoup de sens. »

Face à la menace, l’objectif partagé lors des réunions à l’Élysée et à Bercy est de « revenir à une situation plus raisonnée ». Le président de France Industrie insiste sur la nécessité pour la France et l’Europe d’être présentes « à la table des négociations » avec les États-Unis, sans pour autant apparaître faibles : « Il faut être dans le rapport de force pour ne pas arriver faibles à la table des négociations, mais avec la volonté de négocier. »

Concernant les potentielles mesures de rétorsion européennes, Alexandre Saubot appelle à la prudence. Il rappelle que la plupart des produits américains consommés en Europe ne sont pas directement importés depuis les États-Unis et que beaucoup sont fabriqués ailleurs : « Un produit, même sous une marque américaine, qui arrive de Chine, sera taxé comme chinois. » La marge de manœuvre réelle pour imposer des taxes punitives est donc limitée.

Sur la proposition de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen d’instaurer une zone de libre-échange avec les États-Unis, il répond favorablement sur le principe, tout en soulignant les implications profondes d’un tel accord : « C’est une réponse agréable à l’oreille d’un industriel… mais il faut tirer le fil jusqu’au bout. » Il pointe notamment les disparités réglementaires entre les deux zones, et les décisions que cela impliquerait en matière de coordination des politiques industrielles et commerciales.

Enfin, sur l’appel au patriotisme économique lancé par Emmanuel Macron, Alexandre Saubot appelle à la nuance : « Jamais le président n’a demandé à quelqu’un d’arrêter un projet en cours. » Mais il prévient : annoncer trop rapidement des investissements massifs aux États-Unis en réponse aux droits de douane pourrait affaiblir la position européenne dans les négociations.